Bwa mask
Bwa mask
Ref : mc-1
Description
- Height : 70 cm
Masque Bwa. Pièce originale de plus de 20 ans.
Les Bwa, anciennement appelés "Bobo-Wilé" ou "Bobo rouges" ont souvent été confondus avec leurs voisins appelés en dioula, Bobo-Fing, c'est-à-dire les "Bobo Noirs" qu'on nomme aussi Bobo. Mais cette appelation arbitraire a laissé place à Bwaba ou Bwa.
Les Bwa vivent à l'Ouest du Burkina Faso et sont entourés à l'est par les Marka Dafing et à l'ouest par les Bobo. Au sud-est, on retrouve les ethnies regroupées sous le nom de "Gurunsi". Leur système politique est non centralisé comme chez les Kurumba par exemple. En outre, la société est divisée en trois " castes " endogames (on ne peut se marier à l'extérieur de la caste à laquelle on appartient) : les paysans, les forgerons et les griots (musiciens) qui remplissent des tâches spécifiques au sein de la communauté.
Le forgeron, outre sa connaissance du travail du métal, a la charge de creuser les puits et d'ensevelir les morts. Il est intimement lié à la terre et à la divinité Do, fils du dieu suprême Dobweni, envoyé auprès des hommes pour servir d'intermédiaire entre ces derniers et les forces de la nature. C. Roy note que Do est la source de la vie des plantes et la puissance qui donne aux hommes les fruits de leur travail aux champs. Le forgeron possède ainsi une place sociale particulière. Il peut jouer un rôle de médiateur dans un conflit et d'intermédiaire avec le monde surnaturel.
Le culte de Do constitue le ciment culturel qui fait des villages Bwa un groupe unifié. C. Roy ajoute aussi que c'est "une force de cohésion prépondérante dans la communauté traditionnelle". Do est symbolisé par un rhombe de fer conservé dans une céramique déposée en dehors du village et des champs, en bordure de la brousse. Do est également incarné par le masque de feuilles, appelé Bieni. Aucun musée ni collectionneur ne peuvent l'acquérir, tant il est sacré, ni le conserver à cause de la nature de ses matériaux par essence éphémères.
Les Bwa, tout comme les Bobo et les Marka Dafing utilisent des "masques en feuilles" qui recouvrent la totalité du corps du porteur, qui n'est absolument plus reconnaissable. Ce masque Bieni qui incarne la divinité Do est confectionné chez tous les Bwa. Il est vraiment un symbole de cohésion sociale. Les masques de bois, au contraire, ne sont utilisés que dans le sud par des Bwa proches des ethnies regroupées sous le terme de "Gurunsi". Leur signification concerne les mythes claniques et familiaux.
Masque à lame dit papillon - Musée de ManegaLes masques de bois représentent de nombreux animaux (antilope, phacochère, buffle sauvage, singe, crocodile, serpent, poisson, oiseau, insecte…), quelques humains (lépreux, fou et sa femme), ainsi que les esprits de la brousse aux formes surnaturelles. Ils se présentent soit sous la forme d'un masque facial (l'arrière de la tête du danseur est alors dissimulée par des fibres nouées en bordure du masque : des trous de fixation sont prévus à cet effet) sculpté de manière naturaliste en haut-relief, soit sous la forme dite "à planche", verticale ou horizontale, sculptée en plus bas-relief, avec une prédominance de motifs peints et gravés géométriques ou abstraits, si l'on se place du point de vue européen. Certains motifs se retrouvent sur les scarifications que portent aussi bien les hommes que les femmes : telle la croix en forme de "X" tatouée au milieu du front. Tous les motifs constituent le support d'un langage initiatique sur les symboles de Do et l'histoire des clans, accessible aux seuls initiés.
Lorsque des anciens commandent un masque au sculpteur, ils lui décrivent très précisément les motifs qui doivent être gravés. Le masque reçoit aussi un nom initiatique gardé secret. Lors de ses apparitions publiques, il est appelé par un autre nom. Ainsi il n'est pas rare qu'un masque soit interprété de plusieurs façons, chaque explication n'excluant pas l'autre. Elles correspondent simplement à des niveaux différents de connaissance.
Les masques de bois et de feuilles coexistent dans le nord de la région Bwa pour les rites consacrés à Do. Plus au sud, ceci est considéré comme une hérésie et les clans continuent à honorer Do par des masques de feuilles uniquement. Des règles strictes sont instituées pour interdire la participation des masques de bois aux rites de Do.
Selon C. Roy, Do est lié à la vie, au renouveau. Aussi les masques de feuilles, éminemment sacrés, participent aux initiations et aux cérémonies de purification du village. Par contre, ils n'interviennent pas lors des cérémonies de deuil ou alors très brièvement pour honorer le défunt.
Les masques de bois jouent également un rôle primordial lors des initiations et participent aux cérémonies du renouveau et lors de la consécration des masques ; enfin ils dansent les jours de marché.
Les danses tant rituelles que profanes, sont l'occasion de compétitions entre les clans, soit pour rehausser leur prestige, soit pour impressionner les jeunes filles.
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