Livre de magie de chaman taoïste Dao
Livre de magie de chaman taoïste Dao
Réf. : vn-25
Livre de magie de chaman taoïste Dao du Vietnam.
Description
- Hauteur : 22 cm
- Largeur : 18 cm
Livre de magie de chaman taoïste Dao. Pièce de plus de 200 ans.
Le terme « taoïsme » recouvre des textes, des auteurs, des croyances et pratiques, et même des phénomènes historiques qui ont pu se réclamer les uns des autres, répartis sur 2 500 ans d’histoire ; il est difficile d’en offrir un portrait unifié de l’extérieur.
La catégorie « tao » est née sous la dynastie Han (-206~220), bien après la rédaction des premiers textes, du besoin de classer les fonds des bibliothèques princières et impériales. Dào ji? ?? ou dào jiào ??, « école taoïste », distingue à l’époque une des écoles philosophiques de la période des Royaumes combattants (-500~-220). École est ici à entendre dans son sens grec, voire pythagoricien, d’une communauté de pensée s’adonnant aussi à une vie philosophique ; n’y voir qu’un courant intellectuel est un anachronisme moderne. Mais cette école ne fut sans doute que virtuelle, car ses auteurs, dans la mesure où ils ont vraiment existé, ne se connaissaient pas forcément, et certains textes sont attribués à différentes écoles selon les catalogues. De plus, les auteurs réunis a posteriori sous la même rubrique « Taoïsme » peuvent avoir sur leurs orientations fondamentales des vues tout à fait opposées : le Laozi contient les principes d'une recherche de l'immortalité alors que le Zhuangzi la critique comme une vanité ; le Laozi est en partie fait de conseils à l'usage du Prince alors que le Zhuangzi est très critique à l'égard de l'action politique, etc. Le Taoïsme est donc essentiellement pluriel.
Durant la période des Trois Royaumes (220~265), les termes dào ji? ?? et dào jiào ?? divergent, le premier désignant la philosophie et le second la religion. Car la catégorie a vite englobé des croyances et pratiques religieuses d’origine diverse, comme l’évoque Isabelle Robinet dans Histoire du taoïsme : des origines au XIVe siècle : « ...le taoïsme n’a jamais été une religion unifiée et a constamment été une combinaison d’enseignements fondés sur des révélations originelles diverses [...] il ne peut être saisi que dans ses manifestations concrètes »2,3.
Le taoïsme est-il une philosophie ou une religion ? Les deux, peut-on dire. Il a en tous cas toujours eu des expressions intellectuelles tout autant que culturelles, mais en diverses proportions selon les époques, et surtout, les classes sociales. Le parti de cet article est d’abord de fournir quelques repères historiques sur le temps long. Sont évoquées les conceptions antiques du Zhuangzi (Tchouang Tseu) et du Dao De Jing (Tao Te King), car ces textes continuent d’inspirer la pensée chinoise, ainsi que l’occident, avec des thèmes comme le Dao, la critique de la pensée dualiste, de la technique, de la morale ; dans un éloge de la nature et de la spontanéité. On trouvera aussi un exposé sur les pratiques taoïstes, concentré sur le moyen âge chinois (les six dynasties, 200~400). La période permet de révéler des techniques mystiques, des idées médicales, une alchimie, des rites collectifs. Leur élaboration a commencé bien avant et s’est poursuivie ensuite, mais ce moment permet d’en offrir un tableau plus riche, et plus attesté. Il en résulte un panorama large, fondé sur des textes et des commentaires récents, afin que chacun puisse se faire son idée du taoïsme comme cela se fit par le passé, mais en privilégiant les sources les plus significatives, les plus évocatrices. Si le Taoïsme est une philosophie, ce n'est évidemment pas dans le sens où Socrate et les philosophes grecs peuvent l'entendre, car le mot même de philosophie, zhe xue, n'apparaît dans la langue chinoise qu'au détour des influences japonaises, au début du XXe siècle. Si la philosophie est une recherche de la vérité au moyen du verbe, du Logos, alors le Taoïsme n'est pas une philosophie car la vérité n'est pas son point de mire et le langage est loin d'être son instrument privilégié. Par contre, si le terme philosophie désigne un type de discours enveloppant une vision du monde (sens large), alors, bien sûr, le Taoïsme peut être considéré comme une philosophie. Dans de nombreuses polémiques actuelles qui agitent le monde sinologique, le terme de « philosophie » est utilisé comme faire-valoir ou comme repoussoir. Ainsi le philosophe Feng You Lan s'était vu reprocher de vouloir faire à tout prix de la pensée chinoise une philosophie, et plus récemment François Jullien s'est vu reprocher de vouloir absolument séparer l'horizon chinois de celui de la philosophie. L'éclairage de la question dépend de la définition du terme philosophie à laquelle on s'adosse (sens étroit ou sens large). Il en va de même pour le terme religion qui est loin d'être univoque. Mais si l'on s'entend pour dire que le Taoïsme propose des exercices et un style de vie qui permettent de relier ou d'harmoniser le yin et le yang, la terre et le ciel, c'est-à-dire le visible et l'invisible, alors en ce sens, il peut être considéré comme une religion. Mais c'est évidemment là une réponse rapide qui fait abstraction des aspects complexes du terme religion qui enveloppe un réseau complexe de questions : problème de la transcendance, d'un rapport à un dieu ou à des dieux, problème de la révélation ou d'un accès à une vérité révélée, problème de sa dogmatique, problème de son organisation ou de sa structure hiérarchique.
Les pratiques magiques incluent des techniques de rites chamaniques et initiatiques, de potions et de poisons, d’un symbolisme ésotérique animal et végétal utilisé pour les talismans (fu), pratique de la visualisation interne (tsun), de respirations, de mouvements, et d’une interprétation des rêves selon une épistémologie visionnaire, similaires à celles d’occident. On y faisait des rituels de protection avec les cinq éléments, ou des carrés magiques (comme le Lo Shu, ou le diagramme du Fleuve Jaune), à partir duquel on définissait un centre et une périphérie symbolique représenté, souvent par l’Empereur (Wang). L’usage de cercles magiques, d’invocations et de prières, chantées ou récités, d’outils rituels comme la baguette et l’épée – parfois marquée du symbole de la Grande Ourse, étaient alors aussi d’usage courant, tout comme on protégeait les maisons par des talismans et le Feng Shui (ou même les enfants, par des tigres de tissus). De même, les techniques d’entraînement martiales, comme la paume de fer (ti?zh?ngg?ng, « travail de la main de fer »), étaient nombreuses et exigeantes. On compte aussi, dans un registre de pratiques plus extrêmes, la marche sur le feu, la méditation sous les cascades d’eau froide, dans les grottes, le cassage de divers matériaux, l’enfouissement dans la terre, l’abstinence complète des céréales, ainsi qu’un ascétisme du type de celui des fakirs – méditations sur des clous, des couteaux, etc.
Le surnaturel et les pratiques magiques ont toujours coexisté en Chine. Le peuple considérait le prêtre taoïste non seulement comme un pivot entre les hommes, les dieux (shén ?) et les immortels (xi?n ?), mais aussi avec les démons (gu? ?). La croyance aux fantômes, fées, esprits, dragons, et démons favorise le développement d’une magie fondée sur les pactes, les talismans et la protection. Une des pratiques magiques les plus caractéristiques est le rituel sacrificiel de figurines de papier, rite d’invocation et de protection dans le but d’écarter l’influence des mauvaises étoiles, d’où l’expression « tigre de papier » (zh? l?oh? – ???) popularisée par Mao Zedong. On note aussi des opérations de magie noire, surtout dans les campagnes. Elles étaient conçues par l’inversion des pratiques bénéfiques et jouaient sur les désacralisations et les superstitions. Par exemple, la nyctomanie, l’acte de salir ou de dégrader par le fer, par le feu ou par le sang un lieu consacré par le rite, et l’usage de sacrifice et de viscères.
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