Masque Guélédé Yoruba

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Masque Guélédé Yoruba

Réf. : nb-142

Masque Guélédé Yoruba du Nigeria

Description

  • Hauteur : 40 cm

Masque Guélédé Yoruba du Nigeria. Pièce sur socle.

Pièce ancienne années 50.

Fait partie de la collection Norbert Boulet.

 

Société de masque, à la fois divinité et société secrète, le Gèlèdè (se prononce Guèlèdè) se caractérise par des costumes mirobolants. Ce sont des masques représentant des femmes mais portés par des hommes.  Le masque sort pour résoudre les problèmes individuels, familiaux (stérilité, maladie, décès, malédictions...) ou d'ordre collectif comme les calamités naturelles. On peut aussi l'admirer lors des événements importants : mariages, intronisations. C'est un procédé d'exorcisme contre un sort dont les responsables seraient les femmes. Ce masque peut être sollicité par des femmes selon le besoin car il a le pouvoir d'exaucer leurs demandes en envie de procréation.

Le Gèlèdè est une société mixte dans laquelle la femme a un rôle important tant sur les grandes décisions que sur les menus détails . Les femmes se placent en dessous des hommes dans la chaine dirigeante mais sont souvent en harmonie avec ces derniers. Le titre le plus élevé que porte la femme dans la hiérarchie est Iyalashè; elle accompagne son égal mâle Babalashè en haut de la hiérarchie. Le Gèlèdè est une société d'ambivalence et tous les éléments associés sont presque définis comme tels. Les masques sont en paire mâle et femelle.

Les tambours principaux sont sexués de même que le ch?ur qui accompagne la sortie des masques et leurs danses. L'origine du Gèlèdè est plus légendaire que géographique car plusieurs endroits sont cités comme étant la genèse du masque et selon les régions dans lesquelles le masque est présent. Visiblement ce masque est un masque Yoruba bien que les légendes sur son origine soient nombreuses. Elles ont pour la plupart un point commun lié à la fertilité du sol ou d'une femme témoin, des besoins d'une société agraire africaine.

L'une des légendes dit qu'une femme qui connaissait des difficultés à avoir des enfants serait parti voir le grand oracle d'Ifé au Nigeria. Le devin lui aurait demandé de s'orner d'anneaux de métal, de se procurer des statuettes en bois et de se promener dans les coins et recoins de sa maison en dansant. A la suite de ce rituel, elle aurait conçu un enfant qu'elle nomma Efé suivi plus tard d'une autre progéniture qu'elle nomma Gèlèdè. Ces derniers, à leur tour, lorsqu'?ils voulurent avoir des enfants, auraient connus le même problème et après avoir consulté leur mère, ils accomplirent le même rituel qui devint ainsi un culte. Certains affirment que le pagne rouge qui aurait servi à habiller les statuettes en bois devint l'habillement des éguns-gun (voir rubrique "éléments immatériels liés") et l'autre partie constitua l'accoutrement du Gèlèdè. Le Gèlèdè est fait d'un masque sculpté en bois mais aussi de vêtements et d'autres accessoires. Le masque est sculpté dans du bois blanc léger habillé de divers costumes tous liés à un Orisha (Dieu). Cette dernière partie est constituée d'étoffes et de grelots en métal entre autres. Cependant, c'est le tout, ajouté aux rythmes, danses, proverbes et panégyriques qui constitue le masque Gèlèdè. Il faut noter que le masque n'est pas en lui seul le Gèlèdè. Le rythme et la danse qui accompagnent le spectacle sont appelés le Bolodjo (voir rubrique "éléments immatériels liés").

La sortie du masque est un événement dans les zones rurales où sa fonction dépasse la seule fonction de divertissement. Le masque est sollicité pour résoudre des calamités sociales dont la plus fréquente est celle liée aux femmes. Le masque fait aussi des sorties spectaculaires. Le jour le masque devient le média des zones rurales et sa sortie est divertissante. Le spectacle est caractérisé par la sortie des masques d'enfants qui s'entraînent à devenir grands.

Les masques des grands sont caractérisés par de vieux masques de même que leurs costumes. Ces masques ne parlent pas. La veille du spectacle, les grands masques sortent. Ce sont le Tétédé et le Efè suivis des exploits des grands tams-tams de 1,20 mètre de haut. Cette sortie dure toute la nuit et s'achève à l'aube. Les masques sont sculptés aux traits physiques Yoruba. Sur les masques, il y a des cicatrices sur les joues comme on le voit chez les Yoruba. Les trois cicatrices visibles symbolisent les traits faits par leur animal totém qui est la panthére. Une grande société de sculpteurs de ces masques se trouve dans la région de Covè, plus précisément dans la région de Banamé. Les animaux ou les scènes représentées varient selon le message véhiculé par le masque à sa sortie. Ce sont des sculptures représentant des oiseaux, des hommes, mais aujourd'hui il y a de plus en plus des représentations d'objets modernes comme des téléphones portables.

 

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