Statue Baoulé
Statue Baoulé
Réf. : sf-2489
Statue Baoulé de Côte d'Ivoire.
Description
- Hauteur : 37 cm
Statue Baoulé de Côte d'Ivoire. Pièce ancienne de plus de 50 ans.
Les Baoulé constituent un peuple de la Côte d'Ivoire vivant dans la grande majorité au centre du pays. Ils sont environ trois millions d'individu et font partie du groupe Akan. Au XVIIe siècle ils sont guidés par les membres du clan royal baoulé avec à leur tête la Reine Abla Pokou. Le nom baoulé ou `'ba ou li'' veut dire l'enfant est mort. Ce sacrifice a donné droit à la traversée du fleuve Comoé alors qu'ils étaient poursuivit par l'ennemi.
La reine Abla Pokou va étendre son hégémonie sur le centre du pays et créer des cité- états organisés en huit clans les Oualèbo, Nzikpli, Saafwè, Faafwè, Ahitou, Nanafwè, Agba et N'gban.
L'univers baoulé est composé de trois réalités : d'abord le firmament qui est du domaine de Dieu (Annangaman Nyamien) ensuite le monde terrestre domaine des êtres vivants humain, animal, végétal et des génies. Et enfin l'au-delà (blôlô) domaine des êtres supranaturels là où réside l'âme des ancêtres.
Les Baoulé croient en un dieu créateur (Nyamien), intangible et inaccessible. Le dieu de la terre (Assiè) contrôle les hommes et les animaux. Les esprits ou Amuen sont dotés de pouvoirs surnaturels. Le monde réel est l'opposé du monde spirituel (blôlô) d'où viennent les âmes à la naissance et où elles retourneront à leurs morts. La réligion est fondée sur l'idée de la mort et de l'immortalité de l'âme. Les baoulé sont traditionnellement animistes et malgré l'introduction de nouveaux cultes (catholique, protestant, déïma et musulman), la grande majorité le demeure. Les ancêtres font l'objet d'un culte mais ne sont pas représentés. Ceci nous renvoie au culte individuel. Généralement les génies de la terre ou (Assiè oussou) manifestent le besoin de vivre avec les humains et même de se marier (blôlô bian ou blôlô bla). Ils sont représentés par des statuettes et font des crises de jalousie lorsque leur conjoint les délaisse. Le Bonu Amuen (les esprits de la brousse) protège le village des menaces extérieures, il impose les femmes à la discipline et apparaît aux commémorations des morts des notables. Les esprits de la brousse ont leurs propres sanctuaires où ils reçoivent des sacrifices. Lorsqu'ils interviennent dans la vie communautaire, ils prennent la forme d'un heaume en bois représentant un buffle ou une antilope et sont portés avec des costumes en raphia, des bracelets de chevilles en métal ; le museau comporte des dents qui incarnent la force de l'animal féroce qui doit les défendre. Les danses Djè et Dô portent le nom d'Amuen du fait de leur puissance. Elles ont une fonction de protection contre les envieux et les malfaiteurs. Ces Amuen ont besoin d'être réactivé par des sacrifices pour conserver leurs puissances. Les Baoulé redoutent toujours les villages où les individus qui affectionnent les Amuen.
Les baoulé sont d'une grande mobilité cela a facilité le déplacement des cultures. Ils ont importés divers types de danse lors des voyages. L'histoire baoulé est remarquable par le caractère récent de la constitution de l'ethnie ; avant 1730, les Baoulé en tant que tels n'existaient pas ; par le caractère extrêmement hétérogène du fond d'origine constitué par des Gouro, des Sénoufo (Tagouana, Djimini, Djamala) et des Akan (Alanguira et Assabou) pour ne citer que les groupes les plus importants ; La culture baoulé portes des empruntes des Gouro, des Malinké et des Wan. Cette influence culturelle malinké sur les peuples Baoulé se manifeste de façon plus directe au nord de la région baoulé (vallée du Bandaman) dans le département de Béoumi et de Diabo. Ces sous-groupes pratiquent les cérémonies d'initiation et de l'excision de la jeune fille.
Le Djéla et le Goli (danse sacrée et à la foi de réjouissance sont répandues dans la région centre Bandaman. Elles ont été empruntées respectivement aux Gouro et aux Wan. L'origine de ces danses ne fait aucun doute puisqu'elles continuent d'être pratiquées en pays Gouro et Wan. Le Goli de forme ronde, `'lunaire ", très caractéristique, est surmonté de deux cornes. Il a été emprunté pour une fête par les Baoulé après 1900. Célébrant la paix et la joie, on y chantait, dansait et buvait du vin de palme. Dans la procession, le Goli précédait les quatre groupes de danseurs et représentait les jeunes adolescents. Le Goli `'sortait " à l'occasion de la nouvelle récolte, de la visite de dignitaires ou des funérailles de notables. Les masques correspondent à trois types de danses: le gba gba, le bonu Amuen et le goh. Ils ne représentent jamais des ancêtres et sont toujours portés par des hommes. D'origine Gouro, le gba gba est employé aux funérailles des femmes et pendant la saison des récoltes. Il célèbre la beauté et l'âge, d'où la finesse de ses traits. Le masque double représente le mariage du soleil et de la lune ou des jumeaux dont la naissance est toujours un bon signe. L'Adjanou est une danse sacrée interdit au homme qui chasse les esprits malins et conjure les mauvais sorts tout en protégeant la communauté. L'orfèvrerie qui est une spécialité Akan a été enseignée aux Gouro de Sinfra (les Goy ou baba) par les baoulé. Ils parlent le baoulé comme deuxième langue.
L'artisanat occupe une place primordiale dans la vie sociale ; par la variété de sa production et la destination de celle-ci. Ainsi peut-on parler des objets usuels de ménage comme la vannerie (paniers éventails, corbeilles etc.) la poterie (canarie, assiettes, écuelles etc.), la sculpture mortiers et pilon. Le tissage des filets de chasse, de pêche et la sculpture des pirogues, pagaies et manches de houe font partie de l'art baoulé avec les objets sacrés comme les masques et les statuettes. Les masques et les statuettes des Baoulés, ont suscité l'engouement des Occidentaux dès leur exposition. Ils sont considérés comme l'une des réussites les plus achevées de l'art africain, c'est pourquoi ces sculptures occupent toujours une place prépondérante dans toute exposition ou étude consacrée à l'Afrique. Pourtant, aussi importante que soit leur renommée en occident, il n'a jamais été facile pour quiconque de voir les représentations de cet art sur les lieux mêmes de sa création dans les villages baoulé.
Les parures orfèvreries (bijoux et les ornements) à savoir le tissage des pagnes (baouwlé tanni) sont des savoir-faire Baoulé. Les poids à peser l'or, les bijoux, les objets décorés en or de toute sorte ont existé et existent chez les Baoulé. Ce peuple a une admiration pour l'or qui est symbole d'héritage, d'opulence, de pouvoir, et qu'il faut éviter de voler mais mériter. Les ''baouwlé Tanni" sont très prisés pour leur qualité et leurs motifs. Les Baoulé Akouè et Ahitou des régions de Yamoussoukro et de Tiébissou en sont les meilleurs producteurs. Si ces oeuvres d'art servent aussi quelquefois à l'économie ou au politique, elles satisfont surtout des besoins personnels liés à la sérénité de l'esprit ou à la santé physique. Elles en arrivent à s'intégrer aux côtés des personnes physiques, et c'est un aspect que les guérisseurs baoulé utilisent pour leur pratique de soutien psychologique, en aidant à résoudre les problèmes par le médium d'une relation personnelle privilégiée avec une figure sculptée. Les baoulé ont subit l'influence culturelle des Gouro, senoufo, Wan etc. ils étaient alliés pour combattre l'ennemi commun qui représentait le colon blanc. Au début du XXème siècle, la société baoulé se caractérisait, selon Maurice Delafosse, par un individualisme extrême et une grande tolérance. Chaque village était indépendant des autres et décidait pour lui-même sous la présidence du conseil des anciens. Chacun participait aux palabres, y compris les esclaves. C'était une société égalitaire.
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